12.4.06

Schaerbeekois



Mon enfance à Schaerbeek

En 1966, du haut de mes quatre ans, j'ai débarqué à Schaerbeek. Mes parents louaient une maison au 57 de la rue Henri Stacquet. La rue descendait, il fallait traverser l'avenue Général Eisenhower et puis des escaliers nous entraînaient à travers l'ombre des fourrés dans le Parc Josaphat, où, toujours attiré par la volière, j’adorais nourrir ses pensionnaires. Les somptueux paons me remerciaient en m’appelant " Léon, Léon". Plus loin, voguant sur l’étang, les cygnes impassibles me fascinaient par leur classe et leur air quelque peu belliqueux
La promenade se poursuivait et je savais qu’une fois passé l’enclos de l’âne, il me restait le " bollewinkel ". Ma commande était toujours la même: des graines pour les pigeons et un Frisco pour moi.
Dans la rue nous avions quelques amis, qui habitaient plus haut. Nous allions jouer chez eux. Je les croisais souvent en accompagnant ma mère chez le petit épicier du coin.
A peine ma première primaire terminée, mes parents emménagèrent à Rhode-Saint-Genèse. J'y ai gagné un plus grand jardin, un cadre plus aéré, mais j'y ai perdu aussi. Plus de parc, plus de petit âne. Plus de copains au coin de la rue. Adolescent, j'ai regretté cet isolement des quartiers résidentiels : on est loin de tout. Pour aller au cinéma, il fallait prendre le bus et deux trams. Le trajet était plus long que la séance elle même!
Un autre souvenir d’enfance fut une otarie noire. J'avais oublié qu'elle se prélassait au bord du petit bassin de la piscine communale, le Neptunium, je n’oublierai jamais qu’elle fut témoin de mon premier saut dans l’eau.


Rue de la Ruche

Mon épouse et moi avons trouvé une agréable maison, rue de la Ruche, au cœur de la commune. Il s'agit d'une bâtisse classique datant de 1893, trois pièces en enfilade au rez-de-chaussée, deux pièces en profondeur aux étages. Miracle, l'îlot est assez profond et peu bâti. De grands arbres donnent à l'ensemble un air de forêt nous isolant du voisinage et garantissant la quiétude du lieu. Les premières semaines, je ne me lassais pas, le matin, avant de partir, de rester quelques minutes sur la terrasse à deviner, imperceptibles, les bruits de la ville que couvraient le pépiement des oiseaux. En tendant l'oreille, je percevais la cloche du tram circulant sur la chaussée de Haecht. Le brouhaha des voitures me parvenait amorti par la muraille des maisons. Seuls les avions survolant la ville parvenaient à rompre ma sérénité.
La rue de la Ruche est une rue typiquement schaerbeekoise : la population y est mélangée. Des Belges de souche, mémoires de la rue y habitent depuis toujours. Des voisins d'ascendance étrangère nous saluent en souriant. Des jeunes ménages redécouvrent les joies de la vie en ville et redonnent à ces maisons anciennes un nouvel air de jeunesse. Depuis quelques années, un comité de quartier, on devrait dire un comité de rue, anime la rue. Tous les ans, à la mi-septembre, nous fermons la rue, sortons tables et chaises, Chacun décore sa maison de ballons ou de guirlandes. La rue devient un superbe terrain d'aventure pour les enfants. Il y a quelques années, avec Wim, mon voisin, nous avons comparé tout l'après-midi, nos caves respectives en vin blanc. Heureusement, quelques passants et amis en visite nous y ont aidé.
L'accrochage de l'abeille géante réalisée par les enfants et quelques papas bricoleurs constitue un grand moment. Tout comme la photo de rue que nous prenons chaque année, avec l'agent de quartier s'il vous plaît ! La journée se termine toujours par un repas, dans l'école du milieu de la rue, suivi d'une soirée dansante.


Le Parc Josaphat

Le parc Josaphat, promenade de tous les Schaerbeekois, est situé au cœur de la commune. Surnommé le poumon vert de Schaerbeek et inauguré en 1904, ce parc est issu de la fusion de plusieurs propriétés qui s'étalaient le long du Roodebeek, un ruisseau aujourd'hui disparu. Le parc en conserve son aspect de vallée, organisée autour de petits étangs.
On y trouve de tout et on y rencontre tout le monde. Le parc dispose de nombreux équipements : l'ancienne Laiterie transformée en salle de spectacle de marionnettes pour enfants par le théâtre des cœurs de bois, qui œuvrait auparavant sur l'île Robinson au bois de la Cambre. Ils sont venus pour la 1re Fête de la Cerise et je leur ai proposé de rester. Depuis, Ils font la joie des petits et des grands tous les mercredis, samedis et dimanche dès 16h00 ( 15h30 en heure d’hiver). Un projet de reconstruction de la Laiterie verra bientôt le jour afin d'offrir un hébergement décent aux enfants et à leurs parents. Les toilettes du parc seront également restaurées à cette occasion.
La "Pergola" est concédée au Glacier italien COCOZZA, qui offre un vaste choix de glaces maison. Demandez la glace à la cerise réalisée pour la Fête de la Cerise .
Le kiosque sur l'esplanade est également le lieu de nombreux divertissements. Outre les annuelles Fête de la Musique et la Fête de la Cerise, il accueille les concerts au Parc, organisés chaque dimanche d'été (juillet et août) à 15h00.
Un autre divertissement est le mini-golf. Situé dans l'avenue Ambassadeur Van Vollenhoven, il propose un délicieux parcours de mini-golf (18 trous, ouvert à la belle saison de 10 à 20h).
La grande pelouse du Parc accueille les perches de deux guildes de tirs à l'arc : la guilde Saint Sébastien qui vient de fêter son quatre centième anniversaire et la guilde des arbalétriers de "Mon Plaisir".
Enfin, le parc, dû à l'architecte paysager E. Galoppin, se caractérise par une grande prolifération de sculptures et d'œuvres d'art. Certaines sont reproduites sur les panneaux d'accueil que j'ai fait placer aux entrées marquantes du parc.